par Le Comité de la Régionale
Postes non pourvus : anticipation zéro
Les mouvements divers liés aux réformes en cours ont quelque peu masqué les couacs de la rentrée. Et ils furent nombreux dans nos académies d’Île-de-France, tant dans le premier degré que dans le second.
Dans l’Essonne par exemple, plus de 400 professeurs des écoles, n’avaient pas leur affectation 48 h avant la rentrée, ce qui leur a valu, ainsi qu’à tous les services concernés, de vivre le dernier weekend d’août dans une grande confusion et un stress général. Dans l’académie de Créteil, il restait 78 établissements en attente d’un professeur de mathématiques. Là, un support réservé pour un stagiaire restait vacant, le stagiaire en question n’ayant pas validé son M1. Ailleurs, un contractuel était en attente d’affectation, alors qu’un support dans ses vœux était en attente d’être pourvu. Bref, trois semaines après la rentrée, les situations non résolues sont encore nombreuses.
Les causes de cette désorganisation sont multiples. Le manque d’anticipation des responsables administratifs en est une. La mauvaise circulation des informations entre les différents services est patente.
Mais il faut reconnaître que la tâche est aussi de plus en plus complexe. Le volant de personnels précaires ne cesse de croitre, faute de titulaires en nombre suffisant. Ainsi, en mathématiques, l’académie de Versailles emploie 240 contractuels et 500 vacataires. Mais elle compte aussi de nombreux titulaires « précaires », qui se retrouvent, sans l’avoir souhaité, en position de « brigadiste » ou de ZIL dans le premier degré, ou de TZR dans le secondaire, affectés avec retard et dans des conditions souvent bien peu attractives. Les services faits dans les établissements laissent nombre de services incomplets, qui engendrent des postes sur plusieurs établissements. On cite ainsi un jeune professeur des écoles devant intervenir sur 4 écoles différentes. Les contraintes de temps de transport sont bien mal prises en compte dans les affectations, tant dans le premier que dans le second degré. Et de tout cela, les personnels concernés ne sont informés qu’après la rentrée, sans temps aucun pour organiser correctement cette vie professionnelle complexe.
Et ce qui rend cette situation particulièrement grave, c’est que les victimes de cette désorganisation sont essentiellement les jeunes collègues, dans leurs premières années d’exercice du métier. Alors que c’est l’inverse qui devrait se produire : une attention particulière à ces débutants qui ont encore à créer leur expérience et à qui on propose les pires conditions d’exercice.
Ne vaudrait-il pas mieux, plutôt que de multiplier les coûteuses campagnes de communication publicitaires sur le métier d’enseignant, faire le gros effort qui s’impose dans nos académies pour mieux gérer les ressources humaines à disposition ?
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