L’an passé, avant de devenir professeur titulaire, j’ai dû valider un master MEEF [1] tout en validant mon année de stage. J’avais ainsi sous ma responsabilité trois classes de cinquième pour un volume horaire de 10 h par semaine.
Il m’était déjà arrivé d’enseigner devant des élèves mais ce fut la première fois que l’on me confiait des élèves sans avoir un autre professeur pour me superviser. Néanmoins, de façon régulière, ma tutrice venait observer mes séances afin de me donner des conseils et ainsi observer ma progression.
D’autre part je me rendais à l’INSPE [2], le mardi et mercredi, afin d’assister à des cours pour compléter ma formation. Nous avions ainsi des cours sur différents sujets : l’Histoire des mathématiques, la connaissance du métier, l’enseignement des mathématiques au collège et au lycée, de l’interdisciplinarité, de l’approfondissement disciplinaire et didactique. Tout autant de matières qui avaient pour objectif de développer au mieux nos gestes professionnels et aussi nous permettre d’acquérir une culture vis-à-vis du métier de professeur de mathématiques.
Durant les journées de formations, nous avons abordé de nombreux sujets tels que la gestion de classe, l’évaluation, la différenciation, les automatismes, les outils numériques… Ce fut très intéressant mais par manque de temps nous ne pouvions pas forcément approfondir tous les sujets, ce qui pouvait être frustrant.
Les jours de formation à l’INSPE étaient aussi l’occasion de retrouver d’autres collègues stagiaires. Nous n’avions pas suivi le même parcours pour arriver jusqu’en deuxième année de master MEEF : de ce fait tout le monde n’était pas obligé d’assister à l’ensemble des cours. En effet, plusieurs étudiants étaient déjà titulaires d’un master ou l’équivalent (certains étaient agrégés, d’autres venaient d’une école d’ingénieurs). Ils étaient ainsi dispensés de cours abordant des aspects plus théoriques des mathématiques. Cela leur permettait de dégager plus de temps pour la préparation des cours ainsi que pour la réalisation des différents travaux demandés par l’INSPE. Néanmoins, sur l’aspect didactique, ces collègues n’avaient pas suivi les cours de première année de master et ils pouvaient avoir l’impression d’avoir parfois des lacunes. Beaucoup de choses étaient revus lors de la deuxième année et cela a permis ainsi de les rassurer.
Lorsque nous nous retrouvions, nous pouvions ainsi échanger sur notre quotidien, nos expériences et les difficultés rencontrées durant les journées avec les élèves. Cela nous permettait de nous rendre compte que l’on était confronté aux mêmes difficultés propres aux professeurs débutants. On se sentait ainsi moins seul face au difficultés et nous pouvions tenter de trouver des solutions ensemble.
La cohabitation des cours devant les élèves et des journées de formation n’était pas tout le temps facile à gérer. En effet, beaucoup de travail s’accumulait : la préparation des cours, les corrections de copies, les divers travaux à réaliser pour l’INSPE, notamment la rédaction du mémoire, les cours devant les élèves ainsi que les journées à l’INSPE.
En outre, le stage m’a permis de comprendre l’importance que pouvait avoir le travail en équipe. Les échanges au sujet des élèves entre collègues au sein de mon établissement nous permettaient d’intervenir au mieux suivant les différentes situations (élève dissipé, élève en difficulté, élève ayant des problèmes personnels). Cela contribuait à l’amélioration du climat de classe et donc à la progression des élèves.
Après un mois et demi d’enseignement en tant que professeur titulaire, je ressens déjà une différence par rapport à l’année dernière. J’ai acquis de l’expérience à travers mon année de stage, ce qui m’a permis d’avoir plus d’assurance devant les élèves dès le début de l’année, la gestion de la classe en est facilité. En effet j’ai moins d’hésitation dans mes interventions, ainsi les élèves ont moins le temps ou l’occasion de contester mes décisions. J’ai acquis de la confiance aussi dans la communication avec les parents : je n’hésite plus à les contacter ou à prendre rendez-vous si je juge que c’est nécessaire.
Pour l’aspect disciplinaire, ayant des niveaux que je n’avais pas encore eu lors de mon année de stage, j’essaie d’anticiper les difficultés que pourraient avoir les élèves. Cependant, par manque d’expérience, je me rends compte que les élèves peuvent buter sur des choses que je n’ai pas anticipé.
Pour conclure, je pense que l’accumulation d’expérience facilite le métier d’enseignant, chose que je vais acquérir au fil des années et des profils de classe auxquels je serai confronté. Néanmoins il faut que je reste prudent à ne pas m’enfermer dans des certitudes afin de m’adapter au mieux aux élèves que je vais rencontrer.
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