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Une nouvelle certification, pourquoi faire ?
Article mis en ligne le 12 décembre 2016
dernière modification le 30 juin 2017

par Sébastien Planchenault

Depuis déjà un peu plus d’un an est apparu le sigle CAFFA qui est l’équivalent pour les enseignants du second degré du CAFIPEMF. Qu’est ce qui se cache derrière ce sigle ? Eh bien une reconnaissance du métier de formateur. C’est une certification d’aptitude à la fonction de formateur académique. Celle-ci permet d’obtenir une indemnité annuelle d’un montant de 834€ et d’une décharge de 3 à 6 heures pour effectuer les missions confiées par l’inspection. Lors de la réussite au CAFFA, les professeurs formateurs académiques (PFA) sont encouragés à participer aux équipes de recherche des ESPE dans des projets de type « recherche-action » susceptibles d’enrichir les savoirs professionnels et favoriser les transferts. Un référentiel de compétences professionnelles des métiers de la formation de l’éducation nationale a été élaboré. Les compétences des formateurs sont, en outre, valorisées avec une prise en compte de l’expérience dans les évolutions professionnelles des enseignants.

Les certifications se dérouleront sur deux ans. Elles comprendront une épreuve d’admissibilité et deux épreuves d’admission. L’admissibilité se fondera sur un entretien avec le jury sur un dossier fourni par le candidat. Le dossier comprendra la présentation du candidat et ses rapports d’inspection. Les candidats admissibles entreront alors dans un cursus de certification accompagné. Ils seront associés à l’accompagnement d’un étudiant se destinant aux métiers de l’enseignement et de l’éducation, d’un enseignant ou CPE stagiaire ou débutant. Ils seront également associés à la conception et à la conduite d’actions de formation. Dans le même temps, ils auront accès à des ressources et des formations organisées en lien avec les ESPE. L’admission se composera d’une épreuve de pratique professionnelle et d’une épreuve de soutenance de mémoire. L’épreuve de pratique professionnelle consistera soit en une analyse de séance de tutorat, soit en l’animation d’une action de formation auprès d’un groupe en formation initiale ou continue. La soutenance du mémoire, outre la présentation de celui-ci, comprendra un échange avec le jury sur le travail de réflexion du candidat autour d’une expérience professionnelle, en lien avec une problématique d’accompagnement ou de formation. Pour déterminer l’admission, le jury se prononcera alors sur la maîtrise suffisante des compétences professionnelles attendues d’un formateur au regard d’une grille de critères qui définit quatre domaines de compétences :

  • Penser, concevoir, élaborer
  • Mettre en œuvre, animer, communiquer
  • Accompagner
  • Observer, analyser, évaluer

Les candidats qui ne seront pas admis, garderont le bénéfice de l’admissibilité pour les quatre années suivant la première présentation de l’admission et pourront présenter encore deux fois l’admission.

Formateur est un véritable métier et le fait que l’éducation nationale reconnaisse cette fonction est un pas significatif. Il est vrai que pour le plus grand nombre de formateurs déjà en activité, c’est compliqué car il leur faut passer cette certification en poursuivant leur mission de formation et en enseignant. Mais c’est pour le bien de tous et une reconnaissance de leur travail et compétences.

Je suis actuellement en train de préparer cette certification. Il est vrai que malgré les aides à la préparation, il m’a été difficile de me mettre pleinement dans celle-ci en poursuivant mes missions de formateur et en enseignant les mathématiques en collège. La rédaction du dossier d’admissibilité a été un travail très long qui m’a pris environ un mois de travail. Il a fallu que je relate dans celui-ci l’analyse de ma carrière de formateur ou de conseiller pédagogique. Ce fût pour moi comme un travail de funambule car, comme lui, je marchais sur un fil en espérant ne jamais tomber. Il ne fallait pas faire un curriculum vitae mais je devais présenter mon itinéraire professionnel sans être trop descriptif, trop prétentieux, trop discret et surtout ne pas faire un rapport neutre et anonyme qui ne révèle ni opinion, ni personnalité. Il fallait en plus développer une ou plusieurs expériences significatives. Ce travail terminé, il me reste la préparation de l’oral. Dans un peu moins d’un mois je passe l’admissibilité, je suis encore dans la rédaction de mon plan. Je compte parler de mon expérience de conseiller pédagogique et des difficultés rencontrées par l’enseignant stagiaire. Il me faut également expliquer comment j’ai mis en œuvre des pistes de travail pour l’accompagner et l’aider à progresser.

Lors de ma préparation à l’oral, une formatrice m’a demandé pourquoi je souhaitais être formateur et je n’ai pas vraiment su que dire autre que je souhaitais partager mon expérience et aider les jeunes collègues dans leur parcours professionnel. Une réponse très classique vous pourriez me dire. Est-ce vraiment ma réponse ? Je n’en suis pas certain. Est-ce pour changer mon quotidien et avoir le sentiment d’évoluer et progresser ? Peut-être. Je pense également que j’adore mon métier et que je veux progresser dans celui-ci et savoir comment le faire est vraiment la question. Eh bien peut-être qu’en étant constamment en formation pour former et travailler dans des processus de « action – recherche » me permettra de grandir et de développer mes pratiques mais également de discuter de celles-ci ainsi que de les partager. Depuis que je réalise des formations, je n’ai jamais pris autant le temps de lire sur les expérimentations, sur les nouvelles pédagogies, sur les intelligences multiples.

Mais cela a également été l’occasion d’expérimenter encore plus avec mes élèves. Et vous qu’en pensez-vous ? Le CAFFA c’est peut-être aussi pour vous.

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Les chantiers de pédagogie mathématique n°171 décembre 2016
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