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Comment j’ai introduit l’algorithmique et la programmation ?
Article mis en ligne le 25 juin 2017
dernière modification le 29 juin 2017

par Kristel Gabarra Lazorthe

À la rentrée 2016, de nouveaux programmes se sont appliqués et avec eux une toute nouvelle partie est arrivée : l’Algorithmique et la programmation.

Je me sentais désarmée face à ces nouvelles notions que j’allais devoir enseigner. J’avais déjà abordé ces thèmes-là mais seulement en tant qu’outils et non en tant que savoirs en eux-mêmes.

Enseigner une notion demande une maîtrise et un recul nécessaire par rapport à ce savoir. Nous n’avions ni l’un ni l’autre et ce n’est pas la petite session (1 h 30) dans notre journée au sujet de la réforme qui nous a aidés à construire nos séquences.

J’ai donc essayé de construire une séquence qui est tout à fait perfectible. Pour cela, je me suis appuyée sur de nombreuses ressources existantes sur internet.

C’est vrai que l’algorithmique est une notion que j’affectionne et donc, mes collègues et moi, nous faisions déjà participer toutes nos classes au concours Castor Informatique.

Je me suis donc appuyée sur cela pour construire ma séquence de 5e.

J’ai repris un exercice qu’ils avaient donc déjà fait (lors du concours), nous l’avons analysé et j’ai ainsi introduit la notion d’algorithmique. Nous avons vu d’autres exemples dont certains de la vie courante ou tirés des mathématiques (recette de cuisine, programme de construction…). Nous avons ainsi vu que les instructions pouvaient être numériques, littérales ou encore symboliques.

Le texte de cet exercice et le contenu du cours figure en téléchargement ci-dessous.

Je les ai ensuite interrogés sur comment pouvons-nous faire pour indiquer cet algorithme à l’ordinateur et c’est ainsi que le mot programmation a été introduit.

Pour qu’ils se familiarisent au langage de programmation indiqué pour le collège (par bloc) , je les ai fait manipuler à travers le site Blockly game.

Ils ont d’abord joué à l’application « Labyrinthe » afin de découvrir la notion d’instruction et les différents types qui existent.

Le site est bien fait puisque le parcours est progressif et donc les blocs utiles sont présélectionnés. De plus une limite du nombre de blocs à utiliser demande à l’élève d’optimiser son programme.

Cela a pris 1 séance.

La séance suivante, nous avons fait un bilan de ce qu’ils avaient découvert et nous avons mis un nom sur les différents types d’instructions qui correspondaient à des couleurs différentes : instruction de mouvement, boucle, instruction conditionnelles.

Dans ces premières instructions, les distances étaient fixes, je voulais alors leur faire travailler sur des blocs où il fallait choisir la bonne distance ou le bon angle.

Je leur ai ensuite proposé le jeu « Tortue » qui consiste à créer des figures géométriques. Il fallait alors modifier les blocs afin d’obtenir la figure voulue.

Lorsqu’ils avaient atteint le niveau 10 de ce jeu, je les ai orientés vers le site « 1h de code » sur lequel j’ai voulu leur faire travailler la construction de script afin de créer un jeu.

Le site « 1h de code » est bien fait puisqu’il est lui aussi progressif et il guide les élèves avec des missions successives.

Je les ai fait jouer à « Star Wars » et à « Minecraft concepteur ».

Voilà le contenu de mon travail avec les cinquièmes.

Je trouve que pour cette première année, j’ai fait du « bricolage » comme j’ai pu. Je ne me suis pas sentie accompagnée par l’institution qui avait promis une formation d’au moins 3 jours à tous les professeurs et que nous n’avons pas eue. Je ne me sentais pas tout le temps à l’aise avec ces notions et notamment le côté technique. J’ai donc choisi de m’inscrire au MOOC « Scratch au collège » qui m’a permis de travailler plusieurs types d’activités d’algorithmique et de programmation et qui m’a donc donné de la matière pour construire des séquences plus abouties et plus complètes pour les années futures.

Cependant j’ai vu chez les élèves, un grand enthousiasme à travailler sur ces notions même chez les élèves qui commencent à décrocher. C’est le point positif que j’en retire. Des élèves seraient même capables d’aller plus loin que ce qu’on leur demande (une élève m’en a fait la demande). Comme je n’ai pas de ressources en plus je n’ai pas pu répondre à sa demande et cela me désole. Je lui ai cependant transmis des noms de logiciels permettant de l’accompagner dans le projet qu’elle a.

C’est une difficulté pour l’enseignant de manquer de recul ou de ressource pour les élèves qui veulent aller plus loin.

L’algorithmique et la programmation sont des notions très intéressantes avec lesquelles on pourrait faire de grands projets mais pour lesquelles nous n’avons pas de formation solide qui nous permette d’être à l’aise et de proposer des ressources et des activités différenciées afin que chaque élève évolue à son rythme et aille au maximum de ses envies et de ses capacités. C’est dommage ! J’espère que cela s’améliorera avec le temps.



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Les chantiers de pédagogie mathématique n°173 juin 2017
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