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Rencontres 11 et 25 mars 2015 à l’Institut du Monde Arabe
Article mis en ligne le 30 mars 2015
dernière modification le 19 juillet 2022

par Dominique Menes-Mayer, Claudie Missenard
Accueil à l’IMA

Rencontres à l’IMA

Un groupe d’une vingtaine de professeurs de mathématiques, venus à l’initiative de la Régionale Île-de-France de l’APMEP, a été accueilli ce mercredi après-midi par Anne Vincent, conférencière à l’IMA (Institut du Monde Arabe).

Elle nous a d’abord guidés dans les salles du musée, pour poser, devant des vitrines bien choisies, les jalons historiques et géographiques nous permettant de comprendre le monde dans lequel elle nous faisait pénétrer. Avec beaucoup de clarté, de pédagogie et d’humour, elle nous a fait comprendre des distinctions importantes : qui étaient les Arabes, à l’origine de leur histoire (les habitants nomades de la péninsule arabique) ? Et quelle en est la définition actuelle (22 pays de langue arabe) ? En quoi le monde musulman et le monde arabe sont deux notions bien distinctes ? (donnée éclairante : les pays arabes, au sens moderne, ne représentent que 9% des musulmans de la planète).

Dans une longue promenade, dans le temps et dans l’espace, elle nous a entraînés du Royaume de la Reine de Saba du Xe siècle avant notre ère, mentionnée dans la Bible, au Bagdad du VIIIe siècle de notre ère, avec la Maison de la Sagesse. Elle nous a bien fait comprendre les liens profonds entre la religion révélée au Prophète en 622 de notre ère et l’immense conquête qui a suivi, les spécificités de l’expansion très rapide des arabes et leur aptitude, d’une part, à s’assurer la collaboration des peuples des zones conquises car, loin d’être un peuple de guerriers, c’était avant tout un peuple de commerçants, et d’autre part, à assimiler leurs cultures dans une sorte de colonisation « à l’envers » ; ainsi, les Berbères, présents en Afrique du Nord avant les arabes, furent ensuite les principaux conquérants de la péninsule ibérique. Et devant chaque vitrine de notre parcours, le lien était fait avec les étapes du développement scientifique : les mathématiques, développées dans les débuts pour les besoins du commerce puis, par la suite, également pour ceux de la religion, les différents systèmes de numération, l’établissement d’une mesure étalon pour les longueurs, 1 000 ans avant le mètre-étalon de la fin du XVIIIe siècle occidental, les avancées scientifiques, dans le domaine de la pharmacopée ou celui de l’astronomie, les instruments élaborés pour se situer en mer ou dans le désert, ou encore déterminer avec plus de précision le début et la fin d’événements religieux.

La conférencière nous a expliqué comment le peuple arabe, de tradition orale à la base, s’était magnifiquement approprié la technique du livre et tous les savoirs de la planète, les traduisant en arabe (grâce à des lettrés chrétiens établis à Bagdad), les conservant, les développant et nous les transmettant. La bibliothèque du calife Al Mamun contenait un million d’ouvrages, à l’époque où la bibliothèque papale n’en comportait qu’environ un millier.

Après ce parcours éclairant, où nous avons beaucoup appris, nous en sommes arrivés à la deuxième partie du programme : l’atelier de manipulation d’astrolabes. Nous avons, par groupes de deux, pu démonter, remonter et manipuler ce remarquable outil (le nôtre n’avait que sept pièces avec une face pour mesurer et une face pour calculer et une pièce pouvait se changer pour tenir compte du lieu où on se trouvait), qui permettait de se situer dans le temps, de jour comme de nuit, en regardant le ciel. Et aussi de mesurer des distances inaccessibles (comme les mesures de hauteur de montagnes en Himalaya, faites au XIVe siècle par Ibn Battuta). L’astrolabe ne fut détrôné qu’au XVIIIe siècle de notre ère (le siècle des lumières) par les horloges, les lunettes astronomiques et les sextants.

La visite s’est ensuite conclue par la description des ateliers que propose le département éducation de l’IMA. Adaptés à tous les âges, du CM1 jusqu’au lycée, ils parlent aussi bien de géométrie que de mesures ou de système de numération.

Pour tout renseignement, visitez le site de l’IMA.

Et la conclusion des présents à cette visite semblait unanime : si l’on en juge par la qualité de la présentation d’aujourd’hui, on ne peut qu’avoir envie d’y amener nos élèves.

Des compléments sur l’astrolabe

Les astrolabes que nous avons manipulés les 11 et 25 mars ont été réalisés par les élèves du lycée Édouard Branly à Créteil dans le cadre d’un atelier scientifique et technique.

Sur ce thème il existe les fiches pédagogiques du C.L.E.A. (Centre de liaison astronomes-enseignants). Voici une sélection de trois fiches :

Faites un essai avec l’astrolabe virtuel :

Vous trouverez des dossiers dans les Cahiers Clairaut : le hors-série des Cahiers Clairaut n°10 maths et astronomie propose un astrolabe à construire ainsi que quelques exercices sur la projection stéréographique.

Frédéric Peurière, professeur de sciences physiques au Lycée français de Lisbonne, nous montre dans un article de 5 pages comment il est possible d’utiliser l’astrolabe avec des élèves de la sixième au lycée.

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Les chantiers de pédagogie mathématique n°164 mars 2015
La Régionale Île-de-France APMEP, 26 rue Duméril, 75013 PARIS


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