L’auteure de l’article, Gaëlle Bugnet, partage certains exemples de puzzles créés avec le logiciel Tarsia. Si la lecture de cet article vous donne envie de vous lancer à votre tour dans la création de puzzles, envoyez vos fichiers au Comité Régional. Nous les publierons dans un prochain numéro afin de mutualiser les productions.
Tarsia est un logiciel pédagogique anglais développé par Hermitech Laboratory qui permet de créer des puzzles, et des jeux d’association (du type dominos ou cartes).
Conçu pour l’enseignement, il rencontre un franc succès lors des formations où on le présente.
Je vais d’abord aborder l’intérêt pédagogique d’utiliser des puzzles, puis des modalités d’utilisation en classe. Enfin, je présenterai plus spécifiquement le logiciel et certaines de ses possibilités.
Généralités sur les puzzles
Des puzzles pour travailler les automatismes
Le travail sur les automatismes est dorénavant exigé dans tous les programmes (y compris dans celui du tronc commun de première qui vient d’être proposé). On les travaille le plus souvent sous forme de questions rituelles de début de séance, mais il est possible aussi de s’exercer d’autres manières.
Travailler avec des puzzles ou des jeux d’association est possible à tout niveau sur des thèmes très variés : on peut par exemple s’exercer aux tables de multiplication, associer représentation d’un angle et sa mesure, taux d’évolution et coefficient multiplicateur, fonction et dérivée… presque tout le programme des automatismes de collège et de lycée peut être balayé de cette manière.
Une autre utilisation des puzzles est-elle envisageable ?
On peut concevoir des puzzles qui nécessitent des démonstrations ou des calculs assez longs pour les résoudre ; dans ce cas, ils peuvent être exploités lors de séances particulières pour travailler sur un temps plus long un thème donné. On peut imaginer par exemple des programmes de construction géométrique, des calculs compliqués, des énigmes mathématiques.
Ce que les puzzles ne font pas travailler
Les puzzles peuvent être vus comme des QCM avec beaucoup de choix, et, même s’ils peuvent aider à développer le raisonnement et la collaboration entre élèves, ils ne font évidemment pas travailler la rédaction.
Utiliser des puzzles en classe
Un des avantages d’utilisation, c’est que c’est un jeu « auto-évaluatif ». En effet, les élèves peuvent travailler en autonomie (de préférence par groupe pour favoriser les interactions et l’argumentation) et vérifier par eux-mêmes la réussite de leur tâche.
Plus ce type d’activité est régulièrement mis en œuvre, plus il est rapide de mettre les élèves au travail. De plus, si plusieurs collègues le pratiquent, cela permet d’avoir une banque de jeux plus riche, qui s’étoffe au fur et à mesure des années.
Le conseil de mise en œuvre est de mettre les élèves par petits groupes de 3 ou 4 (2 si le puzzle est petit). Un travail individuel pourrait être un peu long. On peut envisager aussi de « gros » puzzles nécessitant un temps long de résolution, nécessitant une séance complète.
Les puzzles sont un bon outil de différenciation : il est possible d’en concevoir des plus difficiles avec des distracteurs sans association sur les bords, et le niveau de difficulté peut être adapté si on choisit des groupes homogènes.
On peut imaginer — en AP par exemple — une conception de puzzle Tarsia par les élèves pour les élèves. Ce peut être fait en salle informatique (pas besoin de réseau : il suffit que le logiciel soit installé) ou directement sur du papier à découper ensuite.
Tarsia : les spécificités de l’outil
Tarsia est un logiciel qui permet de concevoir des puzzles. Le contenu (mathématique pour nous, mais c’est adaptable à toute autre discipline) est complètement à la charge du concepteur.
L’interface est conçue de telle sorte que ce soit très facile à utiliser en classe. Pour chaque motif choisi on dispose :
- des grilles à découper (figure a)
les pièces sont mélangées : on peut les faire découper par les élèves - de la solution du motif (figure b)
- d’un tableau des associations (figure c)
ce tableau pourrait figurer par exemple comme trace de l’activité dans les cahiers ou dans l’ENT.
Je parle de « puzzles », mais le logiciel est plus riche : on peut concevoir des puzzles de différentes formes (figure ci-dessous) et des jeux de dominos de taille différente (8 à 24).
Pour obtenir le logiciel : Tarsia.
On peut aussi l’utiliser en ligne avec le « Tarsia Maker ».
La Régionale Île-de-France APMEP, 26 rue Duméril, 75013 PARIS