Préambule

Donner un travail à faire sur le cahier, en individuel, peut s’avérer parfois contre productif : certains élèves attendent la correction sans s’engager véritablement dans la recherche d’une solution. En présence de difficultés antérieures, les élèves les plus fragiles se démotivent davantage et les apprentissages perdent de leur efficacité.

Cela risque de les amener à une grande passivité, voire un refus de travail ou des stratégies d’évitement. Cependant, la reconnaissance de leurs efforts contribue à renforcer leur motivation et c’est la clé de leur réussite.

Scénario

Dans la quête d’une approche pour accompagner mes élèves dans leur processus d’apprentissage et de favoriser leur motivation et leur engagement, depuis plusieurs années, j’ai fait installer des tableaux blancs tout au long des murs de ma salle de classe qui est déjà disposée en îlots. Je me suis inspirée des heures de khôlles des classes préparatoires pour l’utilisation du tableau.

Faire du tableau blanc un espace où les élèves se sentent à l’aise de contribuer, cela permet de les encourager à partager leurs méthodes de résolution, à poser des questions et à expliquer leurs pensées.

Les élèves travaillent en îlots la plupart du temps durant le cours de mathématiques. Après une première phase de travail seuls, qui consiste en une lecture d’énoncé en individuel, ils se mettent debout devant le tableau qui se trouve derrière leur îlot, et travaillent ensemble sur la résolution de la tâche assignée (exercices d’entraînement, problème à prise d’initiative, résolution de problèmes…).

Le rôle du professeur

Je circule entre les groupes pour écouter leurs argumentations, questionner les uns et les autres en les incitant à favoriser la représentation de la situation au tableau, écrire et noter toute idée susceptible d’aider à trouver la solution. Les élèves adoptent facilement cette pratique et ils apprennent les uns des autres.

Le rôle du professeur dans ce processus est celui d’un accompagnateur qui apporte des aides ponctuelles, en tâchant d’influencer le moins possible le travail des élèves, en fonction de l’avancée de la tâche et des obstacles à surmonter.

L’enseignant évite de donner la réponse, provoque des discussions entre les élèves et encourage la recherche. Il observe plus qu’il ne parle ; il a ainsi une visibilité sur les stratégies d’apprentissage de ses élèves. Il les valorise, ce qui favorise leur réussite et augmente leur engagement.

Bénéfices pour les élèves

La coopération entre élèves peut être un moyen puissant pour le développement des compétences sociales et encourager l’apprentissage que l’on peut ainsi qualifier de collaboratif.

Développer l’autonomie des élèves n’est pas une tâche facile au quotidien. Favoriser un tel environnement, positif et encourageant, est crucial pour apprendre, d’autant plus qu’il permet de gagner en autonomie. Cela permet de rendre l’élève partie prenante de sa formation ; il est acteur de cet « apprendre ». Je ne transmets pas un savoir mais je montre à mes élèves qu’ils ont les compétences pour acquérir ce savoir.