À choisir entre coup de gueule et coup de foudre…

Une année scolaire a toujours son lot de rebondissements. Parfois des mauvaises nouvelles, un peu moins souvent des bonnes. Prenant connaissance des annonces officielles par voie de presse ou décret, on râle assez souvent de cette communication ministérielle toujours descendante. Le mois de juin ne déroge pas à la règle. Le Bureau National de l’APMEP s’est alors récemment exprimé à propos des mesures pour la classe de sixième tout comme celles pour le lycée professionnel.

Les décisions pour l’Éducation Nationale sont avant tout politiques, s’inscrivant dans un champ décisionnel plus large. Ces derniers temps, celles-ci ne se résument-elles pas à des ajustements pour palier des manques, sans réelle volonté d’y faire face ?

En prenant connaissance du BO n°16 du 20 avril 2023 qui rend obligatoire pour chaque élève de sixième dès la rentrée 2023 le dispositif « devoirs faits », le pouls de chaque enseignant ou parent s’emballe. Il s’agit bien là d’une mesure qui s’avère être un point d’appui pour réduire les inégalités scolaires sur le territoire. Il n’apparaît alors pas responsable d’en confier sa mise en œuvre à des acteurs locaux, que ce soit des chefs d’établissement à qui on n’offre pas le cadrage national nécessaire à cette disposition, ou des enseignants pris au piège entre la volonté d’accompagner leurs élèves et des journées déjà bien remplies. En résumé du rapport sur les inégalités en France publié récemment, on peut retenir que l’échec du collège pour réduire les inégalités sociales est cuisant. L’école ne garantit pas aujourd’hui la même réussite pour tous. Une politique qui ne se donne toujours pas les moyens de ses ambitions, ce constat n’est peut-être pas un coup de gueule en vain après tout.

C’est, entre autres, pour cela que l’APMEP et les autres associations de spécialistes demandent une réflexion profonde sur la structure du lycée général et technologique. Et ce sur un temps long, au delà des calendriers électoraux. Cette revendication est restée jusqu’alors sans réponse.

La communauté mathématique a justement son rôle à jouer pour contribuer à ces questionnements. Débattre, réfléchir, argumenter, convaincre, proposer des solutions ensemble et ce dans divers lieux, commissions, réunions d’associations en sont le ciment.

Évoquons pour conclure notre rayon de soleil du moi de mai, le Salon Culture et Jeux Mathématiques. Quel lieu riche en échanges ouvert à tous les Franciliens ! En déambulant parmi les allées, de stands en stands, pour son public, c’est un coup de foudre qui opère assurément. Des enseignants avec leurs classes, aux familles en passant par les férus de mathématiques, tous sont frappés par la diversité des activités proposées et la générosité des exposants. On découvre ou redécouvre à chacun de ses angles comment les membres de la communauté mathématique savent les faire briller, en nous étonnant toujours plus.

On peut se le dire, après une année bien chargée, on préfère la paix au conflit. Prochain grand rendez-vous pour tous les amoureux de l’enseignement des mathématiques : les Journées Nationales 2023 à Rennes et, à plus petite échelle, la Journée de la Régionale dont on dévoilera le programme à la rentrée.