par Sylvie Vandevelde
C’est devenu maintenant presque une habitude. Les collègues, à la rentrée, me demandent : « Alors, quel est le thème du journal cette année ? ». Eh oui, depuis trois ans, j’inscris la classe de 3e dont je suis le professeur principal au concours de l’APMEP.
Quand j’annonce le projet aux élèves, c’est un travail de plus pour eux. Et on ne peut pas dire qu’ils soient enchantés.
La collègue du CDI est toujours à mes côtés. Elle aide pour les recherches, l’organisation de l’écriture du journal, et bien d’autres choses encore.
Je contacte ensuite la collègue de Français. Il faut qu’elle soit partante, elle aussi, car elle est indispensable. Elle leur parle de la composition d’un journal : la une, les différents types d’articles, la construction d’un article,… Elle aide à la rédaction et à la correction des articles.
Pressés de toutes parts, les élèves finissent par s’y mettre. Ils forment des groupes et ils commencent à rédiger leurs articles.
Je mets sur le coup également la collègue d’Arts Plastiques. L’année dernière, le thème du concours étant : « Maths et Langages », elle leur a demandé de résoudre l’équation : maths = art. Certains élèves sont très doués et cela fait grandir la motivation.
La professeure d’EPS s’y met aussi. Elle propose aux élèves de former les dix chiffres avec leur corps. Des photos sont prises et elles seront insérées dans le journal.
En janvier, le travail a pas mal avancé, et j’invite un journaliste, qui est d’une aide très précieuse. Nous nous réunissons au CDI. Le journaliste parle de son métier. Puis il va voir chacun des groupes, lit leur article et leur donne des conseils. Là, on commence à sentir un petit frémissement de motivation.
Il faut ensuite passer à la rédaction du journal. Je fais une maquette, dans laquelle j’insère les différents articles des élèves. Puis, lors d’une nouvelle séance au CDI, les groupes vont pouvoir revoir leur article, la disposition, la police, la couleur, etc.
Mais ce n’est pas terminé ! Il faut maintenant penser à la une : le titre (très important et pas facile à trouver, mais les idées fusent), l’édito (qu’est-ce que c’est ? La collègue de Français explique), le sommaire.
Fin mars, le journal est enfin prêt et envoyé. Ouf ! C’est un projet très stressant. Les élèves vont-ils s’y mettre ? Sera-t-on prêt dans les temps ? Car il faut trouver le temps de le créer ce journal, et ce n’est pas simple, car c’est souvent sur les heures de cours ! Mais voilà, tout est bouclé et nous attendons les résultats avec impatience.
Fin mai, nous apprenons que nous sommes primés et nous allons chercher le prix lors du Salon de la Culture et des Jeux Mathématiques. Un peu de suspense. Serons-nous 3e ? 2nd ? 1er ? Nous sommes 2nd. Un peu de déception quand même, 1er aurait été mieux, mais c’est une belle journée malgré tout : le plaisir d’être ensemble, se promener un peu dans Paris, découvrir des jeux au Salon, voir la une du journal s’afficher en grand dans l’amphithéâtre. C’est une belle expérience.
Mais elle n’est pas terminée. En effet, ce projet fait partie d’un EPI. Et les élèves qui le souhaitent peuvent le présenter à l’oral du DNB. Quelques uns sont motivés et se lancent. Et c’est une belle réussite. Une autre classe avait travaillé également tout au long de l’année sur un projet. « Les élèves qui ont choisi pour leur oral un de ces projets ont mieux réussi que les autres qui avaient choisi un thème plus scolaire », m’a rapporté le Principal du collège. « Ils ont montré plus d’investissement, plus de motivation, ils se sont davantage approprié leur sujet », m’ont rapporté les jurys.
Voici le témoignage de deux élèves qui ont travaillé le projet ensemble :
« Nous avons participé au journal tout au long de l’année, et cela nous a motivées pour aller en cours. Nous avons écrit notre article et nous avons appris beaucoup de choses sur le thème étudié (en l’occurrence maths et langage). Le journal a rendu les cours ludiques. Faire le journal nous a permis de sortir de l’environnement du collège et de participer à un salon des mathématiques où nous avons encore appris certaines choses. Enfin, faire le journal nous a beaucoup aidées pour le brevet. Nous avons effectivement pu choisir cet EPI et, comme nous nous sommes investies tout au long de l’année, nous maîtrisions notre sujet. Cela nous a permis de moins stresser et de faire un exposé de qualité.
Pour résumer, ce projet nous a aidées tout au long de l’année et nous a permis d’améliorer notre culture générale. »
Cette année, c’est reparti. Une nouvelle aventure commence avec le thème : « Maths et Mouvements ».
La Régionale Île-de-France APMEP, 26 rue Duméril, 75013 PARIS